Bucarest, correspondance
Le parti au pouvoir de Ion Iliescu, le PDSR (Parti de la démocratie sociale de Roumanie) a subi une déroute aux élections municipales de dimanche. Il semble déjà pratiquement exclu de la compétition pour les postes de maire dans la plupart des grandes villes du pays, selon les premières estimations officielles. «Le PDSR est le grand perdant» de ces élections, s'est félicité Nicolae Manolescu, président du parti de l'Alliance Civique, une des forces de l'opposition libérale de gauche. Même en province dans ses fiefs traditionnels, les candidats du parti d'Iliescu sont talonnés, voire devancés, par ceux de la Convention démocratique (droite libérale) ou de l'Union sociale de Petre Roman (gauche). A Bucarest, l'ex-tennisman Ilie Nastase, qui courait sous les couleurs du PDSR, est, avec à peine 30,9% des voix au premier tour, largement distancé par Victor Ciorbea, le candidat de la Convention Démocratique, qui obtient 39% des suffrages. A Iasi (dans le nord-ouest) le maire d'opposition libérale a été élu dès le premier tour. A Cluj, en Transylvanie, où vit la minorité hongroise, l'ultra-nationaliste Gheorghe Funar a gagné. Dans des chefs-lieux comme Timisoara, Arad, Sibiu et Constanta, les candidats du PDSR ont déjà été exclus de la compétition pour le second tour le 16 juin. Mais le scrutin a surtout été marqué par une abstention très importante, y compris dans la capitale où à peine 51% des Bucarestois se sont rendus aux urnes. «C'est l'expression de l