Johannesburg,
de notre correspondant Darryl n'aurait jamais dû s'arrêter le long de la route pour soulager sa vessie, ce samedi soir, dans l'un des quartiers chic de Johannesburg. «J'ai stoppé mon véhicule. Lorsque je suis sorti, j'ai reçu un coup sur la tête et j'ai roulé sur le bas-côté. Trois hommes ont braqué leur pistolet sur ma tempe et ont commencé à m'insulter, à me frapper de coups de pied. Ils m'ont tout piqué, y compris mes chaussures et mes vêtements.» Les trois malfrats sautent ensuite dans la camionnette de leur victime et s'en vont en trombe. Choqué, Darryl a perdu le sommeil et se réveille secoué de cauchemars. «Je me suis dit en rentrant: il me faut un flingue! Et puis j'ai réfléchi. Si j'avais eu une arme sur moi, je serais probablement mort.» Rescapé d'un «car hijacking» (détournement de voiture), un phénomène en pleine explosion dans la région de Johannesburg, Darryl aurait pu connaître le sort des 47 personnes tuées l'année dernière dans des incidents similaires. D'après les statistiques policières, 25 «car hijacking» sont recensés chaque jour à Johannesburg, commandités par des syndicats du crime. Cibles privilégiées, les voitures de luxe et les minibus sont ensuite revendus, à moitié prix si les sièges sont encore tachés de sang.
Mardi 28 mai 1996: un jour comme un autre dans la rubrique «faits divers» des quotidiens de Johannesburg. Trois enfants sont brûlés vifs dans un incendie criminel à Soweto. Une adolescente de 13 ans et son petit frère sont kid