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Libération

Jirinovski veut faire «parler les coeurs»Le chef nationaliste jouait hier le modéré devant ses troupes.

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publié le 13 juin 1996 à 7h00

Moscou, correspondance

Chemise jaune citron assortie aux drapeaux tsaristes qui l'entourent, Vladimir Jirinovski mène d'un pas impérial la foule bigarrée qui le suit dans sa marche en direction du Kremlin, de la place Pouchkine jusqu'au théâtre du Bolchoï. Fanfare, groupe de jazz et folklore russe se relaient pour accompagner en musique le chef du Parti libéral-démocrate (LDPR) aux incartades nationalistes notoires. Dans une mise en scène qui semble disproportionnée par rapport aux 10% dont le créditent les sondages, l'enfant terrible de la politique russe a bloqué hier pendant trois heures les principales artères du centre.

Cette fois, l'homme qui rêve de voir «les soldats russes laver leurs bottes dans l'Océan indien» et qui propose de détruire la Tchétchénie à coup de bombe atomique a modéré le ton. Alors qu'un attentat à l'explosif dans le métro de Moscou déclenche l'hystérie chez les deux principaux candidats s'accusant mutuellement d'être à l'origine du drame, Jirinovski pose en homme raisonnable. «Je n'ai pas une goutte de sang sur les mains, mon parti est celui de la loi et de l'ordre et de la Constitution. Le peuple en a assez des extrêmes, d'Eltsine, de Ziouganov. Alors que le LDPR représente le centre», explique-t-il, perché sur un camion devant une maigre foule transpirant sous la chaleur estivale. Appelant ses partisans à convaincre chacun deux personnes de leur entourage de voter pour lui afin d'assurer sa victoire, Vladimir Jirinovski espère que, «dimanche, ce n