La crise de la vache folle tourne au jeu du mistigri. Dans la
nouvelle polémique qui fait rage en Europe à propos des farines animales potentiellement contaminées par l'agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) que la Grande-Bretagne a continué d'exporter -surtout vers la France- après les avoir interdites sur son sol à partir de juillet 1988, chacun se repasse la patate chaude: opposition et majorité en France, pays européens entre eux, gouvernements et Commission de Bruxelles.
A Londres, le gouvernement ne fait aucun mystère de ces exportations. Selon un porte-parole du ministère de l'Agriculture interrogé hier, la Commission européenne et les partenaires de la Grande-Bretagne étaient tout à fait avertis que ces produits étaient bannis. «Dès juillet 1988, explique ce porte-parole, nous avons adressé une note à ce sujet à la Commission et nous avons tenu au courant les ministres de l'Agriculture européens à plusieurs conseils agricoles. Ils étaient tout à fait satisfaits de ce que nous faisions.» L'Association vétérinaire britannique a également à l'époque multiplié les articles dans ses publications scientifiques.
«En septembre 1990, précise ce porte-parole, nous avons interdit l'usage de certains abats, notamment cervelle et moelle épinière, dans ces aliments, à la suite de nouvelles études scientifiques.» «Nous en avons alors averti la Commission», ajoute-t-il, en expliquant que «seule la Commission européenne pouvait interdire ces ventes, ce qu'elle a seulement