Bangkok, de notre correspondant régional
Hoang Minh Chinh, figure emblématique de la dissidence au sein du Parti communiste vietnamien (PCV), a été libéré hier, à Hanoi, au terme de sa peine. Agé de 77 ans, l'ancien recteur de l'Institut de philosophie marxiste-léniniste de Hanoi avait été arrêté l'année dernière et condamné à un an de prison pour avoir propagé des écrits hostiles au «rôle dirigeant» du PCV.
Sa libération à deux semaines de l'ouverture du XIIIe Congrès du PCV, prévu du 28 juin au 1er juillet, prend valeur de symbole. Les «rénovateurs», qui prônent une accélération de la politique d'ouverture et de libéralisation, ont, semble-t-il, remporté ces derniers temps quelques victoires symboliques sur les «conservateurs» dans la lutte interne qui les oppose depuis l'adoption des réformes économiques en 1986. Au début de l'année dernière, dans une lettre ouverte aux dirigeants du PCV, Hoang Minh Chinh demandait la réhabilitation des cadres communistes victimes des purges dans les années 60 pour «révisionnisme». Dans une autre lettre adressée à l'étranger, il estimait que le PCV a besoin de faire une «révolution copernicienne» et de reconnaître les erreurs de son passé. Depuis 1967, il a passé onze ans en prison et neuf en résidence surveillée.
Outre la libération de Hoang Minh Chinh, les derniers changements au sein de la direction du PCV laissent penser que les «rénovateurs» gagneraient du terrain. En avril, Nguyen Ha Phan, un orthodoxe très en vue, a été expulsé du bur