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Libération

Kigali sort des prisons des enfants du génocide 330 mineurs vont rejoindre un centre de rééducation.

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publié le 18 juin 1996 à 6h44

Le gouvernement rwandais a annoncé que 330 enfants, emprisonnés

après le génocide de 1994, allaient être libérés dans les prochains jours. Un geste, à l'occasion du 16 juin, la journée de l'enfant africain. L'an dernier déjà, Kigali avait accepté à la même occasion que 197 mineurs sortent des prisons et des cachots pour rejoindre le centre de rééducation de Gitagata. Le gouvernement rwandais a sans doute aussi voulu donner une preuve de sa bonne volonté à la communauté internationale qui doit se réunir jeudi et vendredi à Genève pour décider d'accorder ou non un soutien financier au Rwanda.

Gitagata, ce n'est pas encore la liberté. Quelque 500 adolescents échappent à la promiscuité et à l'insalubrité des prisons et des cachots rwandais pour vivre dans des conditions acceptables, mais sous garde armée. Au terme de six mois de «rééducation civile et morale», ils devraient, en principe, retrouver leur famille, s'ils en ont encore.

Cette décision ne concerne que les enfants qui avaient moins de 15 ans au moment des faits, donc pénalement irresponsables. Restent en prison les enfants en bas âge, qui ont été arrêtés avec leurs mères, et ceux qui avaient plus de 15 ans au moment du génocide. Ils seraient près de 2.000, selon Daniel Toole, représentant du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), organisation qui a largement contribué à l'idée qu'on ne pouvait laisser indéfiniment des enfants en prison sans jugement.

Plus de deux ans après le génocide perpétré entre avril et jui