Visiblement, Damas n'a pas apprécié le récent accord militaire entre
Ankara et Jérusalem. Et il l'a fait savoir à sa manière, en organisant des mouvements de troupes dans les régions frontalières de la Turquie. Le quotidien saoudien al-Hayat avait rapporté samedi que la Syrie avait massé près de 40.000 soldats le long de sa frontière avec la Turquie à la suite d'informations sur l'implication d'Ankara dans une série d'explosions en Syrie ces dernières semaines. Les autorités turques, elles, cherchent à dédramatiser la situation et le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Nurettin Gürkan, déclarait hier qu'il n'y avait pas «de plan militaire syrien visant le territoire turc». Il a aussi souligné qu'Ankara «ne menaçait pas du tout l'intégrité territoriale de la Syrie» et que «le traité turco-israélien n'était pas dirigé contre un pays tiers».
La tension n'en est pas moins vive entre les deux pays séparés par quelques 800 km de frontière. Un haut responsable de l'état-major de l'armée turque a d'ailleurs reconnu que les troupes turques s'étaient récemment déployées tout le long de la frontière pour renforcer «la sécurité frontalière». Il a justifié cette mesure par «l'accroissement des troubles internes en Syrie», ce qui soit traduit une dégradation effective de la situation intérieure, soit sert de prétexte pour justifier le déploiement de l'armée turque. De son côté, l'Otan, dont la Turquie est l'un des piliers, a fait savoir qu'elle «suivait de très prés les