Moscou,
de notre correspondant Alexandre Lebed n'a jamais brillé par sa diplomatie. Et c'est par un véritable coup de botte, appliqué sans retenue aux fondements de la fourmilière militaro-policière russe, que le bouillant général inaugure sa promotion à la tête du Conseil national de sécurité. Première victime de cette volonté de réformes radicales, le général Pavel Gratchev, ministre de la Défense, s'est vu contraint de remettre sa démission au président Boris Eltsine qu'il servait avec fidélité, à défaut d'efficacité, depuis cinq ans. Sa place a immédiatement été confiée au chef d'état-major interarmes, le général Mikhaïl Kolesnikov. «A titre temporaire». Car désormais, c'est Alexandre Lebed qui est chargé de soumettre au chef de l'Etat les propositions de nominations pour l'ensemble des fonctions touchant à la sécurité de la Russie. Pouvoir extraordinaire qui devrait rapidement lui assurer le contrôle de la totalité des structures de force.
Le décret de Boris Eltsine portant sur l'étendue des compétences du secrétaire du Conseil de sécurité ne sera certes signé que dans les prochains jours. Mais le Kremlin a déjà fait savoir que le général Lebed aurait la haute main sur la Défense, l'Intérieur, le renseignement, le contre-espionnage et les gardes-frontières. Jusqu'aux ministres qui ne sauraient se passer de son imprimatur. L'ancien parachutiste n'entend d'ailleurs pas perdre de temps pour s'affirmer comme le nouveau patron. Lors de son entrée officielle en fonction, aujou