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Libération

Les Amérindiens rencontrent la tribu RPRVenus pour la première conférence mondiale sur leurs droits, ils ont vu Chirac, Seguin...

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publié le 21 juin 1996 à 6h37

La femme soulève son panama noir. Puis déplie le foulard qui, sous

le chapeau, retenait ses cheveux. «Voyez ce serpent, dit elle, montrant le tissu où zigzague un reptile imprimé. Et bien nous voudrions qu'il soit plus long, plus grand et avec une autre tête. Ce serpent-là, le seul que nous trouvions aujourd'hui dans le commerce au Pérou, est une adaptation faite de notre art indien traditionnel par les fabricants. Eux trouvent cela plus moderne. Mais notre tribu veut retrouver son vrai serpent. Voilà le genre de demandes que nous présentons. C'est essentiel.» La femme rattache ses cheveux, remet le foulard, se chapeaute à nouveau. «Bien sûr, il y a aussi la discrimination, les écoles où nous ne pouvons pas aller, la police, le chômage. Mais tout cela, c'est plus facile à comprendre.» Comme 150 délégués de 23 pays du continent américain, elle est venue à Paris pour la première conférence mondiale sur les Amérindiens et leurs revendications.

Sur l'essentiel, au bout des ateliers de travail, tous voudraient aboutir à la même chose: une déclaration internationale des droits indigènes, comme celle des droits de l'homme, où serait enfin proclamée l'existence de leur langue, leur culture ou leur droit coutumier. «Ce sont des révolutionnaires d'une extrême modestie et qui ont posé les armes depuis longtemps, commente un chercheur du CNRS, spécialisé dans la linguistique amérindienne. Ils ne demandent ni une nation autonome, ni même d'exclure de leurs territoires traditionnels ceux qu