Dix-sept jours après le premier tour de la présidentielle, à trois heures du matin sur les ondes nationales, la cour d'appel de N'Djaména a proclamé, dans la nuit de mercredi à jeudi, le résultat officiel. Arrivés en tête, avec respectivement 43,8% et 12,4%, le président Idriss Déby, au pouvoir depuis décembre 1990, et Abdelkader Wadal Kamougué, originaire du sud, seront présents au second tour, désormais prévu pour le 30 juin. Treize autres candidats, dont le journaliste Saleh Kebzabo et l'ancien président de l'Assemblée nationale, Jean Alingué, tous deux crédités d'un score de plus de 8%, sont éliminés de la course présidentielle. Tous dénoncent des «fraudes massives et des falsifications». Cependant, sommé par les perdants de se retirer du second tour pour «ôter toute crédibilité au scrutin», le général Kamougué s'y est refusé et est parti à Libreville, auprès du président gabonais Omar Bongo, en quête de fonds...
Après des délibérations houleuses, la cour d'appel a déclaré «irrecevables» les recours en annulation introduits par tous les candidats, à l'exception de l'actuel président. Néanmoins, elle a ramené le score d'Idriss Déby de 47,8% à 43,8%, corrigeant ainsi le décompte fourni par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Celle-ci avait d'ailleurs failli annoncer 50,14% en faveur du président qui, de ce fait, eût été élu dès le premier tour, conformément aux prédictions de ses partisans. Finalement, c'est avec une majorité incertaine selon des sou