Budapest, correspondance
A 7 heures du matin, la grande place de Pest, dans la ville basse, baigne encore dans la fraîcheur de la brise venue du Danube. A la terrasse du Café Gerbeaud, seuls quelques moineaux guettent l'arrivée des touristes. Soudain, une trentaine de policiers déboulent sur la place et s'engouffrent dans les locaux de la Citibank. Un cambriolage a eu lieu pendant le week-end. Tout le personnel de l'agence est là, y compris le directeur. Par petits groupes, ils répondent aux questions des enquêteurs.
Coopération.Pourquoi autant de policiers, d'ailleurs inhabituellement vêtus d'un élégant pantalon beige et d'une chemise bordeaux brodée d'un écusson? Il ne s'agit pas du casse du siècle mais d'un pseudo-cambriolage mis en scène par le FBI. L'agence fédérale d'investigation a créé il y a quelques mois une école à Budapest, destinée à former les officiers de police d'Europe centrale et orientale. Tchèques, ukrainiens, roumains... suivent une formation de 16 semaines dans la capitale magyare. Objectif: renforcer la coopération entre polices dans une région où le crime organisé se joue de plus en plus des frontières. Et informer ces officiers des méthodes modernes de lutte contre trafic de stupéfiants ou blanchiment d'argent.
Bob Shea, agent spécial du FBI, insère désormais dans ses cours des sessions «pratiques» pour dépasser la théorie. Il est le metteur-en-scène de ce pseudo-cambriolage et a mis au point le scénario avec le personnel de la banque. Des indices de