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Libération

Six Etats africains au chevet du Burundi

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publié le 25 juin 1996 à 6h29

Après plusieurs sommets régionaux organisés par l'ancien président

américain Jimmy Carter autour du Rwanda, six chefs d'Etats africains se réunissent aujourd'hui à l'initiative de l'ex-président tanzanien, Julius Nyerere, pour «sauver le Burundi», l'autre pays des Hutus et Tutsis. Tous les Etats voisins seront représentés au plus haut niveau à l'exception notable du Zaïre, dont le président ­ le maréchal Mobutu ­ a annoncé qu'il enverrait une délégation ministérielle. Cette absence, alors que l'est du Zaïre sert de base arrière aux rebelles hutus du Burundi, augure mal du succès de la réunion, bien que ­ fait sans précédent ­ la participation à la fois du président hutu et du Premier ministre tutsi du Burundi ait suscité des espoirs de réconciliation.

Après l'assassinat, au cours d'un putsch en octobre 1993, de son premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, un Hutu, le Burundi avait plongé dans des massacres intercommunautaires ayant coûté la vie à plus de 50.000 et, peut-être, 100.000 personnes. Malgré le génocide au Rwanda voisin, entre avril et juillet 1994, le pays s'était ensuite stabilisé autour d'une «convention de gouvernement» qui, signée en septembre 1994, avait consacré un partage du pouvoir entre la minorité tutsie, surreprésentée au sein de l'armée, et la majorité hutue, 85% de la population. Cependant, depuis un an environ, l'équilibre de la terreur entre les forces de l'ordre, d'une part, et la masse démographique hutue, de l'autre, a été modifiée