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Libération

La fin des essais nucléaires attendraL'Inde bloque la signature, initialement prévue ce soir, du traité d'interdiction.

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publié le 28 juin 1996 à 6h18

Genève,

de notre correspondant Il est assez rare qu'en séance plénière de la Conférence sur le désarmement, un ambassadeur en appelle à l'intervention divine. C'est pourtant ce qui s'est passé hier à Genève, lorsque Mounir Zahran, l'ambassadeur égyptien, a souhaité «un miracle» pour conclure le traité sur l'interdiction totale des essais nucléaires d'ici vendredi minuit. A moins effectivement «d'un miracle», ni deux ans et demi de difficiles tractations, ni les réunions nocturnes des derniers jours, n'auront permis de boucler le traité, d'ici la date théoriquement butoir d'aujourd'hui. Pourtant, en début de semaine, l'optimisme prévalait après qu'un artifice rhétorique ait permis aux Chinois de sauver la face, en renonçant de facto, mais non de jure à procéder à «des explosions nucléaires pacifiques». Restait à vaincre le dernier obstacle majeur, celui de la position indienne, dont les occidentaux s'apercevront tardivement qu'ils en ont sous-estimé la rigidité. Au nom de sa sécurité contre son vieil ennemi pakistanais, New-Dehli n'a pas voulu renoncé à l'option nucléaire. La question-clef est de savoir si un traité qui entrerait en vigueur en l'absence de l'Inde, pays à capacité nucléaire, n'équivaudrait pas à en faire «un torchon de papier».

Or, si l'Inde ne signe pas, c'est le principe de la théorie des dominos qui s'applique. Ni le Pakistan, pays aussi au seuil nucléaire, ni la Chine, ni la Russie ne sont prêts à s'engager dans un traité. Et la Grande-Bretagne, comme le sou