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Libération

L'Italie a de la peine à réduire son déficitLa cure de rigueur du gouvernement italien est jugée insuffisante par Bruxelles.

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publié le 4 juillet 1996 à 8h40

Rome de notre correspondant

Coincé entre l'enclume syndicale et le marteau de la Banque d'Italie, critiqué par Bruxelles pour les insuffisances de sa cure de rigueur, le gouvernement de Romano Prodi a bien du mal à imposer une réduction supplémentaire du déficit de 32.000 milliards de lires (110 milliards de francs environ). Les confédérations syndicales s'opposent à toute coupe conséquente dans les dépenses de l'État en matière de santé, prévoyance et instruction. Sergio Cofferati, le leader de la CGIL, en ouvrant hier le congrès de son syndicat, le plus puissant d'Italie avec 5 millions d'adhérents, a vertement critiqué «un gouvernement de centre gauche qui n'ose même plus parler de sanctionner l'évasion fiscale». A l'extrême gauche, mais aussi dans les rangs du PDS (ex-PCI), certains pensent à une «nouvelle redistribution de la richesse», voire à une réédition de l'échelle mobile (l'indexation automatique des salaires sur l'augmentation du coût de la vie) pour permettre aux salaires de récupérer du pouvoir d'achat.

Dans une interview au Corriere della Sera, le super ministre de l'Économie Carlo Azeglio Ciampi, ex-gouverneur de la Banque d'Italie et ex-président du Conseil, défend le choix du gouvernement, le seul praticable, et rappelle que la politique, c'est l'art du possible: «Il y a un problème d'équité dans la distribution des sacrifices, qui avant même d'être politique est éthique. On ne peut plus demander une seule lire aux salariés ou aux retraités si on n'arrête pa