Rome de notre correspondant
La presse italienne l'a surnommé «La chose 2, le retour». Mais ce n'est pas un film de science-fiction ou d'horreur: c'est le deuxième défi «historique» de la politique transalpine, après la mue réussie du Parti communiste en Parti démocratique de la gauche (PDS). Peut-on bâtir une maison commune où pourraient cohabiter les ex-communistes, les socialistes, tous les sociaux-démocrates? Une question d'autant plus d'actualité que les socialistes italiens, autrefois le troisième parti d'Italie avant d'être balayés par l'opération anticorruption Mains propres, tentent de redresser la tête, comme ce week-end, à Rome, où plusieurs conventions rivales étaient organisées.
C'est le leader du PDS, Massimo D'Alema, qui vient de poser cette question, qui pourrait avoir des conséquences politiques immédiates, y compris sur la majorité et sur le gouvernement de centre gauche de Romano Prodi. La proposition de D'Alema découle d'un constat de faiblesse: malgré sa victoire aux dernières législatives, le PDS pourra difficilement recueillir plus de 23 ou 25% des suffrages. Où trouvera-t-il les voix nécessaires à la formation d'une majorité? Encore auprès des catholiques démocrates, comme le prétendent Prodi et le vice-président du Conseil, Veltroni. Ou, à l'opposé, auprès des électeurs laïques et socialistes?
D'Alema a choisi cette seconde hypothèse, et a trouvé un bon interlocuteur en la personne de Giuliano Amato, le dernier président du Conseil socialiste. Toutefois,