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Libération

Aznar fait le ménage à la télévisionJugés proches des socialistes, plusieurs journalistes de TVE ont été licenciés.

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publié le 9 juillet 1996 à 8h29

Les purges ont commencé. Sans attendre la rentrée audiovisuelle de

septembre, le nouveau gouvernement de José Maria Aznar coupe les têtes les plus connues de la télévision publique espagnole (TVE), sans épargner la base. La mauvaise coutume le veut, dans ce pays où le service public audiovisuel et le pouvoir politique n'ont toujours pas coupé le cordon ombilical.

Après le présentateur des journaux du week-end de la première chaîne (TVE1), leader en taux d'audience, ce sont les correspondants à l'étranger (New York, Londres et Moscou) qui ont été remerciés, ainsi que leur collègue chargée de suivre le palais de La Moncloa (le siège du gouvernement) et le chef du service économie. Le présentateur du journal du soir en semaine est lui aussi sur la sellette, mais son sort ne devrait être fixé qu'en septembre. La plupart sont des contractuels engagés sous l'ancien pouvoir, mieux payés que le personnel fixe.

La nouvelle direction de la télévision publique, nommée au lendemain de la prise de fonction de José Maria Aznar, met en avant des raisons financières pour justifier ces licenciements. «Mesures d'austérité», a sobrement commenté Monica Ridruejo, la directrice générale de RTVE (Radio Television Espanola), qui revendique sa «totale indépendance» à la tête de cet organisme qui évoque la vieille ORTF française, et dont le conseil d'administration est nommé par la Chambre des députés au prorata des groupes parlementaires. Mais c'est moins cette femme de 33 ans, nommée là par le gouver