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Libération

L'Afrique au secours du BurundiA Yaoundé, l'OUA doit approuver une intervention militaire régionale.

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publié le 9 juillet 1996 à 8h29

L'aval que devraient apporter les chefs d'Etat africains à une

assistance militaire au Burundi donne au 32e sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), qui s'est ouvert hier à Yaoundé, une importance et une gravité exceptionnelles. Premier pas dans cette direction, les ministres des Affaires étrangères ont, au cours d'une réunion préparatoire, adopté un projet de résolution recommandant une intervention régionale dans ce pays voisin du Rwanda, où une guerre civile oppose depuis trois ans l'armée contrôlée par la minorité tutsie à la rébellion hutue.

Le désengagement des pays occidentaux d'un continent déchiré par les conflits offre donc à l'organisation panafricaine l'occasion ­qu'elle n'avait jamais saisie­ de jouer un rôle actif dans le maintien de la paix en Afrique. Les conditions de cette intervention restent encore très floues. La Tanzanie, dont l'ancien président Julius Nyerere a fait office de médiateur dans la crise burundaise, l'Ouganda et l'Ethiopie pourraient envoyer des troupes. Echaudés par l'expérience somalienne, les Etats-Unis ont chaleureusement salué cette «solution africaine à un problème africain». Comme la France, qui a fait revenir en juin ses derniers coopérants militaires du Burundi, les pays occidentaux se contenteront sans doute d'apporter un soutien logistique minimal, malgré les rapports accablants dénonçant les massacres perpétués quotidiennement dans ce pays de la région des grands lacs.

Mais le principal obstacle que devront surmonter le