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Libération

Les voisins du Burundi prêts à l'aider militairementCette assistance entérinée au sommet de l'OUA est destinée à éviter un génocide comme au Rwanda.

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publié le 11 juillet 1996 à 8h25

Quand et comment. Il ne reste plus qu'à décider du moment et de la

forme que prendra l'assistance militaire des pays de la région des grands lacs au Burundi. Hier à Yaoundé, les représentants des Etats africains ont clos le 32e sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) sur une décision sans équivoque. L'OUA affirme son soutien total aux conclusions du sommet d'Arusha. C'est dans cette ville de Tanzanie que, le 25 juin, le président du Burundi, Sylvestre Ntibantunanya (Hutu membre du Frodebu) et le Premier ministre Antoine Nduwayo (Tutsi de l'opposition) avaient, sous l'amicale pression du Tanzanien Julius Nyerere, appelé à l'aide leurs voisins pour les aider à endiguer la violence et relancer le débat politique.

La décision était attendue, elle n'en est pas moins exceptionnelle pour l'organisation panafricaine, qui semblait jusqu'alors incapable d'intervenir dans les conflits qui meurtrissent le continent. Le secrétaire général de l'OUA, Salim Ahmed Salim a néanmoins tenu à préciser que cette assistance, destinée à éviter une catastrophe telle qu'il s'en est produit au Rwanda en 1994, ne devait pas être comprise comme une interférence dans les affaires intérieures du pays. Une prudence élémentaire pour éviter d'envenimer un peu plus les relations entre les deux premiers personnages du pays. Depuis le sommet d'Arusha en effet, le Président et le Premier ministre, poussés par les extrémistes des deux camps, s'affrontent sur les modalités, encore floues, de cette interv