Dans un tribunal dont les règles sont largement inspirées du droit
anglo-saxon, le rôle du procureur adjoint Graham Blewitt est capital, car c'est le bureau du procureur qui a l'initiative de lancer des actes d'accusation.
Quels enseignements tirez-vous des audiences relatives aux actes d'accusation contre Radovan Karadzic et le général Mladic?
Au-delà de l'émission des mandats d'arrêts internationaux contre ces deux hommes qui devrait intervenir ce jeudi, notre but a été de faire pression sur les médias, l'opinon publique et le Conseil de sécurité pour que les criminels soient déférés devant la justice internationale. Nous espérons avoir généré suffisamment de détermination au sein de la communauté internationale pour que nul criminel ne puisse encore croire à son impunité.
Jusqu'ici quelque 73 personnes ont été mises en accusation. Quelle est la stratégie du Tribunal?
Notre objectif n'est pas d'avoir des centaines d'accusés qui ont participé à l'exécution des crimes. Nous voulons juger les têtes politiques et militaires qui sont les principaux responsables. C'est le sens de nos enquêtes que nous menons auprès des parties impliquées. Notre objectif est d'établir les chaînes de commandement. C'est pourquoi nous avons d'abord mis en accusation des exécutants subalternes, puis nous sommes remontés vers le sommet. Nous en sommes aujourd'hui au niveau des maires et des chefs de police des villes. Il ne nous manque que les responsables des crimes à l'échelon régional, avant d'arriver