La bourgade de Srebrenica tombe aux mains des hommes du général
Mladic le 11 juillet, en début d'après-midi. A la surprise générale, dit-on à l'époque... Pourtant, dès le 25 juin, la contrée est soumise à un quadrillage exceptionnel de militaires serbes de Bosnie.
Les routes qui mènent de Zvornik à Vlasenica et à Bratunac sont ponctuées de postes militaires, aux carrefours de tous les hameaux et chemins vicinaux. Les villages, Nova Kassaba, Milici, Palez, Fakovici, Toplica sont envahis. Le long de la Drina, qui délimite la frontière entre la Bosnie et la Serbie, la surveillance des ponts de Zvornik à Rogacica est renforcée sur les deux rives. Ce que des journalistes constatent en traversant la zone, les états-majors occidentaux ne l'ignorent pas.
De plausible Radovan Karadzic a toujours annoncé l'annexion des enclaves , la chute de Srebrenica devient imminente. Depuis quand? Seuls Milosevic, Karadzic et Mladic peuvent répondre. Mais la décision est certainement liée au dénouement de la crise des Casques bleus otages, capturés le 26 mai, puis libérés le 18 juin. L'épisode de l'exhibition des soldats de l'ONU par les milices de Pale est décisif dans l'offensive sur Srebrenica. Car cet épisode marque un tournant dans la stratégie militaire de la Forpronu: il est à l'origine d'un malentendu politique qui, paradoxalement, risque d'être fatal à Karadzic et à Mladic.
Revenons donc au printemps qui précède cette crise. Nous sortons d'un rude hiver, marqué par un gel des opérations. T