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Libération

Italie: Prodi balloté par les communistesAprès des marchandages, ils ont approuvé au sénat le projet de rigueur budgétaire.

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publié le 13 juillet 1996 à 8h19

Rome de notre correspondant Le Sénat italien a approuvé, après d'intenses marchandages politiques, les grandes lignes de la politique économique du gouvernement de centre-gauche pour 1997. A plusieurs reprises, le gouvernement de Romano Prodi avait été mis en minorité sur son projet de rigueur budgétaire, le parti de la Refondation communiste, en principe favorable à la coalition au pouvoir, ayant mêlé ses voix à celles de l'opposition, le pôle de centre-droit et la Ligue du Nord. Ces marxistes orthodoxes nés sur les cen-dres du PCI ont reproché à Prodi de ne pas défendre le pouvoir d'achat des salariés. Avant de changer d'avis, après deux conversations téléphoniques avec le président du conseil.

Refondation communiste a toujours refusé d'être partenaire en bonne et due forme de la majorité, et moins encore du gouvernement, même si son leader Fausto Bertinotti a voulu donner un gage de bonne volonté «en barrant la route à la droite» et en permettant la naissance du gouvernement Prodi. Mais il entend garder un rôle d'aiguillon et juger sur pièces.

Dès lors, on assiste à l'un de ces mystères dont l'Italie seule a la clé: un cabinet à la merci d'un parti qui, formellement, n'est même pas dans la majorité, mais qui a trouvé un allié d'envergure en la personne de Massimo D'Alema, leader du PDS, le parti «social-démocrate» issu de la mue du PCI.

Jusqu'à quand la trêve scellée avec Bertinotti durera-t-elle? C'est la question que se pose Giorgio Fossa, nouveau président de la Confindus