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Libération

Le PSOE à l'étroit dans l'oppositionAprès des années de pouvoir, le parti de Felipe Gonzalez cherche à se rénover.

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publié le 13 juillet 1996 à 8h19

Madrid

de notre correspondant Y a-t-il une vie après le pouvoir? Les socialistes espagnols planchent toujours sur la question, quatre mois après leur défaite face au Parti populaire d'Aznar avec seulement 1,2% et 290 000 voix d'écart. Au sein du PSOE, tout le monde est d'accord: il faut se rénover. Comprendre: présenter une image moins corrompue, après treize ans de pouvoir marqués par les scandales de la dernière législature. Une tâche d'autant plus difficile qu'une nouvelle affaire éclabousse la formation socialiste, accusée cette fois d'avoir reçu des pots de vin de Siemens pour la construction du TGV Madrid-Séville.

Mais le mot de «rénovation» n'a pas le même sens pour tous. Les plus critiques, minoritaires, prônent le grand ménage, un rapide congrès extraordinaire pour tuer le père, dit aussi «Dios», Felipe Gonzalez en personne, indéboulonnable secrétaire général depuis vingt-deux ans. Ainsi Juan Carlos Rodriguez Ibarra, baron socialiste d'Estremadure, ne mâche pas ses mots: «Nous devons tous avaler la fange, payer pour les erreurs commises, même ceux qui sont innocents. La réussite de nos successeurs est à ce prix.» Se saborder et laisser la place à une nouvelle génération? Pas si vite, répond la garde rapprochée du boss. «Le cas de Gonzalez, dit un autre éléphant, c'est comme celui de Miguel Indurain: pourquoi se défaire d'une star? Nos électeurs sont convaincus que Gonzalez représente le mieux notre projet politique.» Malgré la «fange». Laquelle continue à se répandre