Jour faste pour la fraction libérale du Kremlin. Son chef de file,
Anatoli Tchoubaïs, a été nommé hier chef de l'administration présidentielle. Poste clé du pouvoir, qu'occupait jusqu'alors le très conservateur Nikolaï Egorov. Il lui est également offert le poste de «premier conseiller», autre position influente dans l'entourage direct du chef de l'Etat. Tchoubaïs avait secondé le président pendant sa campagne dont il était le trésorier. A ce titre, il avait joué un rôle déterminant, entre les deux tours de scrutin, lors de la mise à l'écart des «durs» du régime, le patron de la garde présidentielle Alexandre Korjakov, le directeur des services de sécurité Mikhaïl Barsoukov et le vice-Premier ministre Oleg Soskovets.
Le retour d'Anatoli Tchoubaïs aux affaires devrait rassurer les bailleurs occidentaux sur les intentions de Moscou de poursuivre dans la voie des réformes engagées en 1991. A la tête du Comité des propriétés étatiques, cet économiste de 41 ans a piloté pendant quatre ans la vente de 70% des entreprises issues du secteur socialiste. L'opposition communiste ou nationaliste voit plutôt en lui le bradeur des fleurons de l'industrie soviétique, cédés à bas prix aux groupes bancaires proches du pouvoir. Après la cuisante défaite du parti gouvernemental aux législatives de décembre 1995, Eltsine avait exigé à regret sa démission. Mais déjà il laissait entendre que Tchoubaïs «reviendrait».
La question est désormais de savoir quelle sera son influence sur la politique écon