La Tchétchénie vit à nouveau des heures noires. Au moins vingt-cinq
civils ont été tués, lundi soir, dans la banlieue de Grozny, par des soldats en maraude. Dans deux incidents séparés, des blindés des forces fédérales ont tiré au canon sur des immeubles, sans la moindre raison apparente, avant d'y mettre le feu alors que leurs habitants se trouvaient toujours à l'intérieur des appartements. Des blessés auraient été arrosés d'essence et immolés. Plusieurs personnes ont péri brûlées. «Les militaires russes ont commencé l'extermination du peuple tchétchène avec une barbarie et une cruauté sans précédent, accuse la direction indépendantiste. Dans les quartiers nord, des bataillons de mercenaires ont pris pour cibles les automobilistes. Ceux qui tentaient de s'enfuir étaient rattrapés, traînés par les chars ou éventrés à la baïonnette.»
L'émotion était à son comble dans la capitale tchétchène, hier, où les habitants choqués ont organisé une longue chaîne humaine à travers la ville en signe de protestation. Les exactions de l'armée de Moscou ont également été condamnées par l'administration prorusse mise en place par le Kremlin. Son porte-parole, Rouslan Martogov, estime que «les meurtres inhumains de civils perpétrés à la veille d'une réunion de la commission fédérale chargée du règlement du conflit en Tchétchénie et avant la visite du secrétaire du Conseil de sécurité Alexandre Lebed prouvent l'existence en Russie d'un parti de la guerre. Certaines forces tentent de torpiller le