Arrivé hier après-midi au Gabon, Jacques Chirac s'offre jusqu'à la fin de la semaine une escapade africaine qui, en pleine tourmente judiciaire en France autour d'Elf et de l'attribution des HLM de la Ville de Paris, lui permettra de visiter deux bastions du groupe pétrolier français et d'assister, vendredi au Congo, en principe aux côtés de Jean Tiberi, à la réunion annuelle de l'Association internationale des maires francophones (AIMF). Voyage aux pays de l'or noir, loin des juges Éva Joly et Éric Halphen... Dans les deux pays d'Afrique centrale, surendettés malgré leur faible population et leur forte production pétrolière, Elf est un État dans l'État. Aussi les Gabonais, venus acclamer le président français à l'aéroport de Libreville, ignoraient-ils sans doute que, à travers un holding d'Elf Gabon, ils avaient été copropriétaires des sociétés américaines du groupe textile Bidermann (chemises Arrow, Ralph Lauren pour femmes, Yves Saint Laurent pour hommes...). Les irrégularités et les soupçons d'enrichissement personnel entourant le renflouement de ce groupe justifient la détention de Loïk Le Floch-Prigent à la Santé.
Pour son troisième voyage en Afrique, un an après une première visite, presque jour pour jour, Jacques Chirac revient pour la deuxième fois au Gabon, le pays du «doyen» Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967. Dès hier soir, avant un grand dîner au palais de la Rénovation, les deux Présidents se sont entretenus, d'abord en tête à tête, puis dans un cadre élargi. Di