Dans le fief ethnique du président Omar Bongo, sur le plateau
Batéké, à 600 kilomètres à l'intérieur des côtes gabonaises, Jacques Chirac a affirmé sa «confiance en l'Afrique, en ses chances, en ses progrès». Hier à Franceville, le chef de l'État a expliqué le fondement économique de son «afro-optimisme»: au cours des cinq dernières années, le nombre des pays africains à croissance positive est passé de 20 à 40. Alors que dans le passé, «la fatalité s'acharnait» et qu'«il semblait à beaucoup que l'Afrique ne dût jamais sortir du marasme», les équilibres financiers seraient en train de se rétablir, l'initiative privée aurait été libérée, l'intégration régionale serait en marche et la diplomatie préventive en train de venir à bout des «images répétées de destruction, de violence, de détresse humaine».
Plus de 200 millions d'Africains un sur trois devant néanmoins vivre avec moins de 1 franc par jour, le président français a couplé sa profession de foi à un appel au «mondialisme du développement». Soulignant le rôle de la France comme «avocat» du continent et «champion de l'aide», il s'est dit convaincu que «l'Afrique sera demain au rendez-vous de la mondialisation pour peu que la solidarité internationale s'exprime comme elle le doit», ajoutant: «Nous ne laisserons pas se construire un monde sans l'Afrique.» Jacques Chirac avait, la veille, consenti au Gabon une remise conditionnelle de 400 millions de francs de dette bilatérale en contrepartie de projets d'investissements