L'ancien président portugais Mario Soares aime le répéter: «La
langue est un élément qui peut faire des miracles.» Mieux vaut cependant donner un coup de pouce au destin. Après plusieurs tentatives ratées, la lusophonie est née officiellement hier à Lisbonne avec la signature des chefs d'Etat des sept pays de langue portugaise, le Brésil, le Portugal, et ses cinq anciennes colonies d'Afrique: Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Sao Tomé et Principe, Cap-Vert. Le pays hôte, qui voulait faire de cet événement la grande messe diplomatique de l'année, n'a pas lésiné sur le décorum. La journée, consacrée tout entière aux discours solennels saluant cette «date historique», s'est terminée en feu d'artifice dans les jardins de la tour de Belem, sur les bord du Tage.
La nouvelle CPLP Communauté des pays de langue portugaise, dite aussi «les Sept», entend cependant durer plus que ces quelques gerbes multicolores. «Jusqu'à présent, il y avait le Commonwealth et la Francophonie, il faudra maintenant aussi compter avec la CPLP», s'enflamme Jaime Gama, le ministre portugais des Affaires étrangères. Traduction immédiate du volontarisme ambiant, l'organisation promet du concret, et notamment un secrétariat général, tournant, dont le siège sera à Lisbonne. Reste à remplir la coquille. Au-delà de la langue, l'espace lusophone, et ses 180 millions de personnes, part peu ou prou de zéro.
Prudent, le sommet d'hier annonce des objectifs généraux de «coopération sociale culturelle et économique» et