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Libération

Un ténor du barreau d'Athènes pour Ratko MladicAlexandre Lycourezos, le «Jacques Vergès grec», a choisi de défendre le leader serbe.

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publié le 18 juillet 1996 à 8h06

«Pour Ratko Mladic, mon client et ami, la cour de La Haye n'existe

pas. Si l'on tente de l'arrêter, il se suicidera et l'on traînera son cadavre jusque-là. Mais beaucoup de sang coulera avant de l'arrêter.» L'homme qui parle ainsi du chef de l'armée serbe bosniaque accusé de crimes de guerre «monstrueux» par le Tribunal pénal international (TPI) et objet depuis mercredi d'un mandat d'arrêt international est Alexandre Lycourezos, grand avocat grec, attaché à la cause serbe comme l'écrasante majorité de ses concitoyens. «J'ai pris la décision de défendre Mladic en août dernier, explique-t-il, au moment du massacre des Serbes en Krajina. Le général m'a demandé, par procuration, de le représenter devant toutes les institutions internationales et, si nécessaire, devant la cour de La Haye.»

Causes sensationnelles. A 62 ans, Alexandre Lycourezos est l'avocat le plus prisé du pays. Marié à l'actrice Zoî Lascari, sex-symbol des années 60, sa longue chevelure blanche, sa barbe de pope et ses célèbres bretelles font de lui l'enfant chéri de la rubrique «People» des magazines branchés d'Athènes. L'avocat, qui dit de lui-même «je suis le Jacques Vergès grec», n'en est pas à sa première cause sensationnelle. Il a assuré l'année dernière la défense d'une jeune fille accusée d'avoir participé à des cérémonies «satanistes» dans lesquelles deux femmes ont été tuées. Il a aussi fait la une des journaux en plaidant pour une actrice accusée de préparer l'assassinat de son mari milliardaire. «Li