Johannesburg de notre correspondant
Deux ans après la chute de l'apartheid et l'élection d'un gouvernement noir à la tête de l'Afrique du Sud, le monde impitoyable des mines, qui compte 600.000 mineurs, gronde d'impatience. Samedi soir, 11 mineurs noirs ont trouvé la mort lors d'affrontements entre organisations syndicales rivales à la mine d'or de Driefontein, dans la région de Johannesburg. La police a mis à sac un des hostels de la mine, ces baraques insalubres où sont parqués les mineurs noirs, et découvert des armes et des explosifs. Il est probable que la tragédie soit d'origine tribale, un groupe de mineurs zoulous ayant refusé de se joindre à la grève lancée jeudi.
Les événements de Driefontein viennent s'ajouter à la longue liste de violences et manifestations de masse qui secouent les mines sud-africaines depuis quelques semaines. Les mois de mai à juillet sont en effet consacrés aux négociations salariales et dégénèrent souvent en grèves de masse et en affrontements. Au début du mois, la première mine d'aluminium du monde, Amplats, à Rustenburg, est restée paralysée à la suite d'une grève massive. Inflexible, la direction de la mine, qui appartient au géant Anglo-American, a donné leur lettre de congé à plus de 28.000 mineurs. L'agitation sociale à la mine a eu un effet immédiat sur le cours mondial du métal blanc, qui a gagné plus de 1 dollar.
A l'origine des affrontements, les conditions de travail misérables des mineurs noirs, pour qui rien n'a changé depuis l'éle