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Libération

L'ETA frappe Madrid au portefeuille. Les attentats visent à déstabiliser le tourisme, première industrie du pays.

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publié le 23 juillet 1996 à 7h58

Madrid de notre correspondant

L'ETA ne prend jamais de vacances. Mais, cette année, sa traditionnelle «campagne d'été» a dépassé en violence les précédentes: l'attentat de l'aéroport de Reus, qui dessert la très touristique Costa Dorada, en Catalogne, a fait samedi 35 blessés, sans séquelles graves, britanniques pour la plupart. Cette campagne, qui ne vise pas à tuer des touristes mais à déstabiliser la première «industrie» du pays (10% du PIB), avait commencé dans la deuxième semaine de juillet. Entre le 9 et le 17, sept bombes de faible puissance ont explosé sans faire de victimes en Andalousie et principalement sur la Costa del Sol, dans des hôtels, parcs d'attractions ou gares routières, et même au guichet d'entrée de l'Alhambra de Grenade. Le week-end dernier, l'ETA a déplacé ses actions sur la Costa Dorada. Outre l'explosion de l'aéroport de Reus, des bombes ont provoqué des dégâts matériels dans des hôtels de Salou et de Cambrils, ces petites villes côtières qui décuplent en été leur population, sous l'afflux des touristes britanniques, allemands ou français.

A chaque fois, un appel anonyme, quelques minutes avant l'explosion, permet à la police d'évacuer le local visé. Le délai a cependant été trop court dans le cas de l'aéroport. L'organisation séparatiste basque avait, peut-être, dans ce cas particulier, l'intention de provoquer des victimes. La bombe de Reus a, en effet, été posée au lendemain de l'inculpation, par le Tribunal suprême espagnol, des 25 membres du bur