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Libération

A Budapest, les rails du passé. Vestige du socialisme, le train des pionniers fonctionne encore.

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publié le 25 juillet 1996 à 7h50

Budapest correspondance

Lorsque le vent des réformes a soufflé sur l'Europe centrale en 1989-90, les Hongrois se sont attelés à un grand nettoyage. Tout comme leurs voisins, ils se sont appliqués à gommer de leurs villes les vestiges du socialisme. On a redonné aux rues, débaptisées par les communistes, leur nom d'avant-guerre. Les statues des héros de la lutte des classes ont été démolies ou remisées dans des parcs-musées. Le Parlement de Budapest a été découronné de son étoile rouge et l'emblème de la faucille et du marteau pudiquement recouvert d'une bâche quand on ne pouvait pas l'enlever.

Avenir radieux. Il reste cependant un petit îlot du passé, sur les hauteurs de Buda: le «petit train des pionniers». Une ligne de chemin de fer longue d'une quinzaine de kilomètres à peine, construite en trois mois en avril 1948 et symbolisant le pas que venait de franchir le pays dans la reconstruction de l'après-guerre. Les «pionniers» (version socialiste des boy-scouts) géraient la ligne. Hormis la conduite de la locomotive, ils s'occupaient de tout: annonces, vente et contrôle des billets... Sur les frêles épaules des petits (au foulard rouge) et des adolescents (foulard bleu), reposait l'avenir radieux du pays, illustré par l'emblème du mouvement. «En avant!» Telle était la devise des pionniers, sur les drapeaux ou les médaillons où figurait un couple au profil juvénile, encadré d'une flamme. L'emblème du train des pionniers s'agrémentait, lui, de deux petites ailes dorées et d'un c