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Libération

Décompte mortel en Turquie. Un troisième détenu gréviste de la faim est décédé hier à Istanbul.

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publié le 25 juillet 1996 à 7h51

Istanbul intérim

Un troisième detenu en grève de la faim, Ilginc Ozkeskin, 35 ans est mort hier dans la prison de Bayrampasa alors que le mouvement continue de se durcir. Au 66e jour de grève de la faim «à mort» de près de 300 militants d'extrême gauche, les autorités se contentent de comptabiliser les décès, et de prévenir toute manifestation pouvant dégénérer en émeute. Près de 500 personnes ont ainsi été interpellées à Istanbul, foyer de la contestation, depuis dimanche, date du premier décès.

Le ministre de la Justice, Sevket Kazan, islamiste convaincu et grand baron du Refah (le Parti de la prospérité du Premier ministre Necmettin Erbakan) est quand même venu hier depuis Ankara pour rencontrer les différentes autorités en charge de ce dossier devenu de plus en plus embarrassant. Il n'a pas daigné entrer en contact avec les leaders de la protestation comme il s'était refusé les jours précédents à recevoir leurs familles. Au terme de sa visite, il a repoussé l'idée d'accéder aux moindres des revendications des grévistes afin «de ne pas leur donner raison», demandant aux associations de défense des droits de l'homme d'intervenir pour qu'ils cessent d'eux-mêmes cette action, faute de quoi il prendrait des «mesures sévères pour y mettre un terme». Ces organisations se sont refusées à toute initiative qui contredirait la volonté des détenus.

La mobilisation croissante autour de ce que les syndicats dénoncent comme un «massacre» commence peu à peu à se faire sentir. Peu de politi