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Libération

L'eldorado thaïlandais fermé aux ChinoisL'invasion de clandestins de Chine inquiète Bangkok qui les perçoit comme une menace.

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publié le 27 juillet 1996 à 7h45

Bangkok

de notre correspondant Recroquevillés à même le sol dans une salle exiguë du poste-frontière de Nong Khai, lovés entre leurs sacs de voyage, cheveux hirsutes, les yeux rougis par le manque de sommeil, une dizaine de Chinois sans papiers attendent leur expulsion. Ils ont entre 20 et 30 ans. Tous se réfugient dans le silence face aux questions des officiers de l'immigration thaïlandaise. Pour ces illégaux chinois, la quête de l'eldorado thaïlandais s'arrête à Nong Khai, ville frontalière adossée au fleuve Mékong, face au Laos. Ils ont été arrêtés, le matin même, sur le parvis de la gare, quelques minutes avant le départ de l'express pour Bangkok.

Les services de l'immigration de Nong Khai appréhendent tous les jours une dizaine, voire parfois une vingtaine de clandestins chinois qui tentent de gagner les grandes villes thaïlandaises. Mais pour dix arrêtés, beaucoup passent à travers les mailles. Alors que leur nombre était insignifiant il y a encore cinq ans, les illégaux chinois seraient aujourd'hui entre 150.000 et 200.000, selon les estimations du ministère thaïlandais de l'Intérieur.

Cinquième colonne. Cette nouvelle vague d'immigration clandestine chinoise est devenue l'un des premiers sujets de préoccupation des autorités thaïlandaises. Elle constitue «une menace à la sécurité nationale», a affirmé le général Chalarn Kullavanij, le directeur du Conseil national de sécurité (CNS), qui est aussi l'un des militaires les plus influents en Thaïlande. Récemment, la commis