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Libération

Nettoyage ethnique de la junte birmane. Près de 75.000 Karens ont été regroupés dans des «camps de concentration».

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publié le 27 juillet 1996 à 7h45

Bangkok de notre correspondant

Plus d'une centaine de personnes appartenant à la minorité karen sont mortes de faim et de maladie, ces derniers jours, dans huit «camps de concentration» que l'armée birmane a ouverts dans l'Etat Kayah, ont rapporté vendredi des sources de l'opposition karen en Thaïlande. Les victimes faisaient partie d'un groupe de 70.000 à 75.000 Karens récemment expulsés de leurs villages. Selon des témoins cités par l'AFP, l'armée birmane a déclenché une véritable campagne de répression dans l'Etat Kayah, une région habitée principalement par les minorités ethniques karen et karenni. La loi martiale et le couvre-feu ont été instaurés. Ceux qui ne s'y conforment pas sont abattus à vue. Des centaines de villages auraient été pillés avant d'être détruits et leur population déplacée vers les «zones d'établissement», situées à proximité des bases militaires. L'armée tente ainsi d'isoler les derniers insurgés karens de la population civile. La majorité des personnes regroupées sont des femmes, des enfants et des vieillards. Des milliers auraient été envoyés aux travaux forcés. Femmes et fillettes seraient systématiquement violées, les greniers à riz systématiquement brûlés. Le Parti national progressiste karen, une des guérillas ethniques en lutte contre le régime de Rangoon, a appelé, dans un communiqué, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique) à envoyer rapidement des missions d'enquête et des secours dans c