Rome de notre correspondant
Reconnu coupable du massacre de 335 otages romains, dont 75 juifs, en mars 1944, mais théoriquement libre, l'ex-officier SS Erich Priebke, 83 ans, reste sous les verrous, au moins pour le moment, en attente d'une demande d'extradition de l'Allemagne qui veut le juger pour meurtres. L'annonce a été donnée dans la nuit par le ministre de la Justice italien, Giovanni-Maria Flick, après des longues tractations avec les répresentants de la communauté juive. Un escamotage de dernière minute pour essayer d'endiguer la vague d'indignation au lendemain du verdict rendu par le tribunal militaire. La justice italienne jugeait l'ancien SS pour crime répété avec préméditation, se refusant à considérer cette tuerie comme un crime contre l'humanité. Considérant les faits comme prescrits, les juges militaires ont décidé que le criminel nazi pouvait finir paisiblement sa vie. La décision du garde des Sceaux «illégitime», selon Velio Di Rezze, l'avocat défenseur de Priebke qui va faire appel n'est qu'«une réparation tardive», pour le rabbin Elio Toaff, chef spirituel des juifs romains.
Il est 18 heures, jeudi, quand l'Italie, médusée, écoute en direct le verdict du tribunal militaire lu par son président, Agostino Quistelli. L'ex-officier SS est reconnu coupable mais le tribunal accorde à Priebke la circonstance atténuante d'avoir obéi aux ordres et celle d'avoir fait preuve d'un «comportement exemplaire» après la guerre. La communauté juive pleure, la colère m