Sarajevo envoyé spécial
Que veulent donc les Croates de Mostar? Gagner du temps. Afin de retarder l'échéance du pouvoir bosniaque sur la cité. Ainsi, ils sont les grands gagnants de ce nouveau week-end de crise, qui faisait pause néanmoins lundi soir, par un statu quo prévisible. Ni accord durable entre les trois protagonistes, Croates, Bosniaques et Européens; ni retrait d'aucun des trois. Trois jours de gagnés qui paralysent un peu plus la vie de la métropole d'Herzégovine.
Que revendiquent les Croates pour bloquer le miniprocessus de paix expérimental de Mostar? De nouvelles élections, c'est-à-dire une revendication sans fondement. Le 30 juin se déroulaient le premier scrutin municipal: le FDA musulman, qui accueille sur sa liste des notables serbes de la ville, l'emporte avec 21 élus. Le parti croate HDZ est défait avec 16 élus. Aussitôt, il dénonce des irrégularités dans le vote de la diaspora bosniaque en Allemagne. Mais l'UE valide les élections. Qu'à cela ne tienne, les Croates portent un recours devant la Cour constitutionnelle de la Fédération croato-bosniaque. L'objet de ce recours n'est pas de modifier le scrutin. Dix fois annulées, dix fois recommencées, dans cette ville où 90% des gens votent pour le parti nationaliste de leur ethnie, dix fois des élections produiront les mêmes résultats. Les Croates ne l'ignorent pas, mais ils essaient d'en retarder les conséquences.
Que veulent alors les Croates? A long terme, couper la ville en deux pour toujours. Les diplomate