Moscou, de notre correspondant
Le camouflet est de taille pour l'armée russe. A l'aube, hier, plusieurs centaines de combattants indépendantistes ont lancé une vaste offensive sur les trois principales villes de Tchétchénie. Les «boïviki» ont pénétré dans Goudermés, Argoun et Grozny, poussant jusqu'aux abords de l'aéroport de Khankala, la plus importante des bases du corps expéditionnaire dépêché par Moscou en décembre 1994 pour remettre au pas la petite république caucasienne. Malgré l'emploi massif de l'artillerie et de l'aviation par les troupes fédérales, les rebelles occupaient toujours trois quartiers de la capitale dans la soirée. Les combats y faisaient rage autour du siège de l'administration, de la gare ferroviaire, ainsi qu'autour du pont qui enjambe la Sounja aux abords des ruines du palais présidentiel. Les militaire russes reconnaissent avoir perdu cinq hélicoptères et une dizaine de blindés dans les accrochages. Un premier bilan, en fin de matinée, faisait état de 7 soldats tués et de 48 blessés.
A Moscou, le président Boris Eltsine, de retour au Kremlin après une convalescence d'un mois dans sa datcha, a exigé de la direction indépendantiste qu'elle condamne cette opération sous peine de rompre définitivement les pourparlers de paix. Quant au Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, qui a échappé à ce qui ressemble à un attentat à la bombe en sortant de sa résidence dans la matinée, il a réclamé la «neutralisation» des rebelles par «des frappes adéquates». Les