Moscou de notre correspondant
Les indépendantistes tchétchènes ont le succès modeste. «Nous sommes prêts à un dialogue sérieux, a rappelé hier leur porte-parole, Movladi Oudougov, tendant une fois encore la main au Kremlin, nous sommes favorables à une solution négociée, car toute tentative de règlement du conflit par la force mène à une impasse.» Un constat d'évidence. Au cours des six derniers jours, les boïviki ont remporté par les armes une nette victoire, politique autant que militaire, quand les stratèges russes, au long du mois écoulé, juraient que la résistance était défaite. Les communiqués des troupes fédérales n'y changent rien, toujours plus martiaux et chaque fois démentis.
Malgré les pilonnages de l'artillerie, les bombardements de l'aviation, l'usage massif d'hélicoptères, en dépit des centaines de chars lancés dans la bataille, la contre-offensive russe piétine devant la détermination farouche de quelques milliers de rebelles de libérer leur capitale. Sapée sur ses bases à Grozny, l'autorité russe chancelle jusqu'à Moscou.
Boris Eltsine en a apporté la confirmation, hier, en convoquant d'urgence une réunion de la commission gouvernementale sur la Tchétchénie «pour établir les circonstances et trouver les coupables» de cette gigantesque déculottée. «Il est clair que certains de nos représentants ont commis des erreurs grossières dans l'appréciation de la situation et des forces des combattants» sécessionnistes, a finalement reconnu le président russe, qui a limog