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Interview

Burundi: «Le blocus conforte l'extrémisme»Le chef de la diplomatie burundaise veut démontrer la bonne volonté de Buyoya.

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publié le 15 août 1996 à 9h35

Depuis hier, le bouclage du Burundi est total (voir Libération du 14

août 1996). En réaction au coup d'Etat du major Pierre Buyoya le 25 juillet, les pays de la région ont en effet décrété un embargo contre ce pays enclavé, en proie depuis le putsch de 1993 contre le président Melchior Ndadaye à des violences interethniques. A qui la faute? La commission de l'ONU qui vient de rendre son rapport sur les événements de 1993 affirme n'avoir pas pu «identifier les personnes qui devraient être déférées en justice». Elle se contente de mettre en cause des «officiers hauts placés» de l'armée, majoritairement tutsie, dans l'organisation du putsch, et le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu, dominé par les Hutus) ainsi que des membres de l'ancien gouvernement pour les «actes de génocide» perpétrés contre les Tutsis après l'assassinat de Ndadaye. Rien n'accuse en revanche, dans ce rapport le major Buyoya. A Bujumbura, le nouvel homme fort vient d'annoncer une «transition» de trois ans, qui sera gérée par le gouvernement et «l'Assemblée nationale de transition» qui sera prochainement formée, et comptera des députés de l'ancienne Assemblée.

Le ministre des Relations extérieures nommé par Buyoya achève aujourd'hui une courte tournée en Europe, qui l'a conduit de Bruxelles à Paris. Luc Rukingama, qui a rencontré de hauts fonctionnaires du Quai d'Orsay, s'efforce de convaincre les Occidentaux, qui se sont jusqu'ici contentés de «déplorer» le coup d'Etat du 25 juillet, du caractère «