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Libération

Sarajevo, les ailes de l'espoir...Fermé après d'intenses combats en 1992, l'aéroport doit rouvrir aujourd'hui.

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publié le 15 août 1996 à 9h35

Sarajevo envoyé spécial

Entre les façades ravagées des premiers immeubles de Mojmilo, les maisons écrasées de Butmir, les collines pastel de la République serbe, un Boeing 727 de la compagnie Air Bosnia, affrété par la compagnie de charters turque Top Air, atterrira ce matin sur la piste de l'aéroport. Hier, les deux commandants de l'Ifor, l'amiral américain Jo Lopez et le général français Jean Heinrich, ont trinqué avec des administrateurs de l'aéroport pour l'inauguration civile de cette piste.

Ces derniers mois, plusieurs avions civils, d'hommes d'affaires allemands, de «touristes» iraniens, de ministres français, même d'un cinéaste suisse, avaient déjà posé leurs roues ici. Mais ce matin, en provenance d'Istanbul et en direction de Split, l'avion débarquera et embarquera les premiers passagers payants, donc «normaux», dans le hall d'enregistrement préfabriqué, après plus de quatre ans.

Vols réguliers. Depuis les accords de Dayton, l'état-major de l'Ifor attendait une garantie de sécurité des chefs serbes de Pale et une réfection de la tour de contrôle, pour autoriser un trafic commercial. Sans l'un ni l'autre, ce premier vol précédera de quelques heures celui du secrétaire d'Etat américain Warren Christopher. Mais personne à Sarajevo ne se plaindra de ce tempo politique américain. Dès ce week-end, deux vols réguliers, hebdomadaires, de la Croatia Airlines et d'Air Bosnia ­ quand ses trois avions seront en état de voler ­ devraient rapprocher encore plus les Sarajéviens du