New York de notre correspondant
Le dernier sondage publié hier par Newsweek après la convention de San Diego vient de livrer la bonne nouvelle que Bob Dole, le candidat républicain à la Maison Blanche, attendait depuis des semaines: si les élections avaient lieu aujourd'hui, il serait impossible de prédire le vainqueur. Avec 42% des intentions de vote pour Bob Dole, contre 44% pour le président sortant, le fossé est inférieur à la marge d'erreur du sondage (4%). Un progrès remarquable: le candidat républicain se traînait à 20 points derrière Clinton lors du précédent sondage de Newsweek, une semaine plus tôt. Le choix de Jack Kemp comme candidat à la vice-présidence, a, donc, apparemment rempli son but: 32% des sondés affirment que sa présence augmente les chances de vote pour Dole.
Pourtant, malgré son ampleur, ce sursaut n'est guère une surprise. Le phénomène est tellement classique que le vocabulaire politique américain a inventé pour lui une expression ad hoc: c'est le «rebond de la convention» (convention bounce), le sursaut dans les sondages provoqué par les projecteurs médiatiques braqués sur le parti qui organise sa convention nationale et le candidat investi par cette dernière. En 1992, Clinton avait su en jouer avec talent: parti à un point derrière George Bush avant la convention démocrate il en était ressorti avec 29 points d'avance. La question principale est donc la capacité du candidat à profiter de ce coup de pouce. Le sursaut post-convention de Jimmy Carte