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Libération

La Hongrie souffle ses 1.100 bougies sans flamme. Un anniversaire célébré sobrement, loin de la grandeur passée et des fastes déployés en 1896.

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publié le 20 août 1996 à 9h26

Budapest de notre correspondante

En 1896, Budapest s'était paré de mille feux pour célébrer le millénaire du peuplement de la Hongrie par sept tribus magyares conduites par leur chef Arpad et venues des confins de l'Oural et de la Volga. Cette année, le pays fête son 1.100e anniversaire sans toutefois retrouver les fastes du passé. Le temps n'est plus en effet, aux rêves de grandeur qui avaient marqué l'année 1896: une exposition gigantesque avait alors été organisée dans le Varosliget, le grand parc de la ville, qui abrite encore les bâtiments édifiés pour l'occasion, la réplique d'un château de Transylvanie, une église gothique, un palais de l'époque des Habsbourg... 1896 vit aussi l'ouverture de la première ligne de métro sur le continent européen. C'était la belle époque, l'ère de la double monarchie: csaszari ès kiraly, impériale et royale. A l'approche du millénaire, la capitale grouillait de vie, au point que certains quartiers de Pest, la ville basse, poussaient tellement vite qu'on la surnommait Chicago...

Déclin. Cent ans plus tard, la Hongrie s'en tient à des célébrations dignes mais modestes. Le pays a connu bien des vicissitudes au XXe siècle. Il a perdu les deux tiers de son territoire avec le traité de Trianon (1920), et un tiers des Hongrois se sont retrouvés en deçà des frontières de la mère patrie. Allié à Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale, il est tombé sous le joug soviétique pendant 40 ans, avant de retrouver sa liberté en 1990. Le 1.100e anniversa