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Libération

Les résidents serbes indésirables à Sarajevo. Sous la pression des Musulmans, ils sont de plus en plus nombreux à quitter la ville.

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publié le 20 août 1996 à 9h26

Sarajevo envoyé spécial

L'exode serbe se poursuit dans les banlieues de Sarajevo. Hier, la famille Bogdanovic a quitté le hameau d'Osijek. Demain, la famille Ganic s'en ira du quartier de Vogosca. Mais ces Serbes ne s'en vont plus sous l'effet de la propagande de la télévision de Pale ou des menaces nocturnes de milices serbes, comme l'hiver dernier. Ce sont des Bosniaques qui les poussent dehors.

Ainsi l'exil des Bogdanovic, qui possèdent deux maisons près d'Ilidza. L'une habitée par la grand-mère, l'autre par son fils Vojo, son épouse et les enfants. Des réfugiés bosniaques de Tuzla (chassés de Bratunac, enclavés quatre ans à Zepa), nouveaux dans la banlieue, estiment qu'une seule maison suffit à la famille. Ils expulsent la grand-mère et s'installent chez elle. La plainte au tribunal de Vojo Bogdanovic rend furieux ses voisins bosniaques. Jets de pierres succèdent aux insultes et altercations, sans intervention ni des policiers bosniaques ni des policiers internationaux. La peur supplante la crainte, les Bogdanovic empilent les bagages et prennent la route de Pale. Leur deuxième maison est occupée le soir même. Depuis avril, des centaines de menaces, bagarres, lapidations, explosions de grenade, intimidations sont recensées dans les postes de police ou les bureaux du HCR. Les départs sont lents ­aux alentours de 2.000­, discrets mais décisifs pour l'avenir de Sarajevo.

Exode spectaculaire. A la veille de la réunification de l'agglomération, l'hiver dernier, 50.000 Serbes v