Phnom Penh envoyé spécial
Marie-France Botte, une jeune femme belge qui mène depuis des années une croisade contre la prostitution enfantine, ne mâche pas ses mots contre les carences de la justice belge. Depuis Phnom Penh, où elle est en mission pour le Bureau international du travail (BIT), la présidente de l'association belge Opération ne réclame pas pour autant des autorités une politique plus répressive, mais une attitude plus «cohérente» et une meilleure prise en charge médicale des délinquants sexuels.
Exploitation sexuelle. Marie-France Botte, qui a publié l'an dernier le Prix d'un enfant (Editions Robert Laffont), parle d'autorité sur le sujet de l'exploitation sexuelle des enfants. Ancienne infirmière à l'hôpital Saint-Pierre de Bruxelles, reconvertie dans l'action humanitaire, elle a découvert, en 1986, le drame de la pédophilie en Thaïlande alors qu'elle enquêtait sur les disparitions d'enfants dans les camps de réfugiés cambodgiens. Soutenue par MSF-Belgique et l'association suisse Xavier-Bagnoux, elle s'est battue pendant quatre ans pour sauver des gamines de 10 ou 12 ans, en organisant de véritables opérations de commando dans les bordels.
En 1990, elle s'était rendue à Bangkok avec un Américano-Thaïlandais dans dix hôtels de la capitale thaïlandaise répertoriés dans un guide pour pédophiles, demandant, tels des touristes habituels, les services d'enfants. Ils négocient le prix, l'âge, obtenant après discussion un enfant de... 5 ans. «C'était effrayant de facilit