Johannesburg de notre correspondant
«Le Parti national est prêt à reconnaître ses nombreuses erreurs du passé et son repentir est sincère. Nous nous sommes traînés à genoux devant Dieu tout-puissant pour qu'il nous accorde son pardon.» Devant la commission nationale Vérité et Réconciliation, chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l'homme commises au nom de l'apartheid, l'ex-président Frederik De Klerk, chef du Parti national, a épuisé les richesses du vocabulaire pour exprimer ses regrets, d'homme, d'ex-chef d'État et de chef de parti.
Très attendue, sa déposition laisse cependant un petit goût d'inachevé et promet de sanglantes empoignades au sein de l'ex-parti au pouvoir, déchiré par ses divisions internes.
Ainsi, Frederik De Klerk a-t-il, «sans honte et sans arrogance, profondément conscient de sa responsabilité», accepté d'endosser devant l'Histoire la «responsabilité globale» au nom de son parti dans les violations des droits de l'homme commises sous son gouvernement (1989-1994). L'état d'urgence, imposé par l'ancien président PW. Botha dans les années 80, fut pour beaucoup dans les abus et violations des droits de l'homme commis par le régime blanc, a tenté de justifier l'ex-Président. «La plupart des fonctionnaires, policiers et soldats qui ont défendu le régime blanc étaient des hommes honnêtes qui croyaient défendre leur pays contre le communisme. Ils étaient convaincus que leur cause était juste, nécessaire et légitime.»
Repentant, Frederik De Kle