L'année 1996 sera l'année de Costas Simitis: en janvier, le groupe
parlementaire du Pasok (Mouvement socialiste panhellénique) le portait à la tête du gouvernement pour remplacer Andréas Papandréou, gravement malade et hospitalisé. Quelques mois plus tard, au lendemain du décès du vieux leader charismatique de la gauche, Simitis devenait président du parti au terme d'un houleux congrès. Hier, le Premier ministre a décidé de transformer ce double essai en proclamant la tenue d'élections générales anticipées pour le 22 septembre.
Pour pleinement asseoir son pouvoir, Costas Simitis a besoin de la légitimité des urnes. Il s'était engagé à ne pas rechercher le verdict populaire avant le terme prévu, en octobre 1997, mais a changé d'avis après les violents incidents à Chypre qui ont encore détérioré les relations avec la Turquie.
S'affichant comme le garant d'un nouveau style et d'une nouvelle morale, Simitis a réussi à canaliser les espoirs de nombreux Grecs lassés d'une vie politique monopolisée par des tribuns autocrates et minée par des excès populistes et nationalistes. Fort d'un parcours irréprochable au sein du Pasok et d'une image de compétence et de ténacité acquise au fil de divers postes ministériels, ce professeur d'économie de 60 ans a aussi su faire la preuve de sa dextérité politicienne en imposant son autorité, au départ très contestée, sur l'ensemble des troupes socialistes. Face à une droite pénalisée par la mauvaise image de son leader Miltiadis Evert, ce partisan