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Libération

Une industrie de poids et en très bonne santéLes géants du tabac s'en sortent avec l'export

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publié le 24 août 1996 à 9h17

New York de notre correspondant

Le sujet est omniprésent. A San Diego, lors de la convention républicaine, les bateaux de Philip Morris et de ses concurrents ont eu quelque mal à passer inaperçus. L'action politique ­ et le financement (parfaitement officiel) des comités de soutien aux divers candidats ­ reste en effet une arme de choix pour des sociétés du tabac dont l'avenir dépend largement de décisions des pouvoirs publics: les trois principales compagnies américaines du secteur (Philip Morris, RJR Nabisco et Brown & Williamson) figurent dans le peloton de tête des principaux bailleurs de fonds au Parti républicain.

Procès à la pelle.Du coup, en pleine campagne électorale, le face-à-face est plus que transparent comme le démontre la bataille que se sont livrée, au cours des dernières quarante-huit heures, Bob Dole et Bill Clinton. Le premier accusant le second de ne pas être capable de mener un combat convaincant contre la drogue, Clinton reprochant à son adversaire de manger dans la main des fabricants de cigarettes. Cette bataille, au premier plan, est encore soulignée par la kyrielle de procès engagés contre les fabricants de cigarettes: ils pourraient, dans les prochains mois, être l'occasion de nouvelles décisions embarrassantes pour ces derniers. Les pouvoirs publics, à l'instar des anciens fumeurs en quête de dommages et intérêts et des dizaines d'avocats qui flairent d'alléchantes commissions, n'hésitent plus à prendre parti. Une quinzaine d'Etats américains réclam