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Libération

Règlement de comptes chez les Khmers rougesLes proches de l'ancien numéro deux Ieng Sary appellent à la réconciliation nationale.

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publié le 28 août 1996 à 9h11

Phnom Penh envoyé spécial

La rupture entre une faction khmère rouge dissidente dirigée par Ieng Sary, l'ancien numéro deux dont la «trahison» avait été dénoncée le 8 août par la radio khmère rouge, et les radicaux fidèles à Pol Pot est aujourd'hui consommée. Alors que les premiers combats fratricides entre les deux factions ont débuté, la semaine dernière, dans les environs de Phnom Malai et de Pailin, à proximité de la frontière thaïlandaise, les partisans de Ieng Sary et l'armée gouvernementale de Phnom Penh sont parvenus, de leur côté, à un accord de cessez-le-feu. Cet accord autorise les quatre divisions khmères rouges dissidentes, qui comptent chacune de 300 à 600 combattants, à conserver leurs positions sans que les troupes gouvernementales ne les en chassent.

Ralliement. Les négociations se poursuivent à Phnom Malai, le quartier général des dissidents, pour décider du sort de Ieng Sary, qui fut vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du régime khmer rouge (1975-1979) et donc l'un des organisateurs du génocide khmer rouge (un à deux millions de victimes). En échange de son ralliement, Ieng Sary exigerait une amnistie inconditionnelle pour lui et son entourage, des garanties sur sa sécurité personnelle ainsi que la possibilité de se présenter aux élections générales de 1998. A Phnom Penh, les co-Premiers ministres cambodgiens Norodom Ranariddh et Hun Sen se sont déclarés favorables à la réintégration de l'ancien numéro deux des Khmers rouges au sein de l