Istanbul de notre correspondant
Le Premier ministre islamiste turc, Necmettin Erbakan, tâte le terrain kurde et ébauche un dialogue. De son côté, le leader du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste), Abdullah «Apo» Ocalan, prône une approche «conciliante» vis-à-vis des islamistes au pouvoir, et, en signe de bonne volonté, pourrait libérer 7 soldats turcs prisonniers. Certes, personne n'attend une solution à court terme de la «question kurde» quelque 13 millions des 60 millions de citoyens turcs et la cessation immédiate des accrochages, qui se mulitiplient comme chaque été. Mais, pour la première fois depuis douze ans, la possibilité d'une négociation se dessine alors que la «sale guerre» dans le sud-est anatolien peuplé en majorité de kurdes a déjà coûté la vie de plus de 20.000 personnes.
Plusieurs éléments illustrent ce début d'une nouvelle politique kurde à la sauce Refah (Parti de la prospérité islamiste) de Necmettin Erbakan, traditionnellement très implanté dans les régions kurdes. Le PKK avait lui-même annoncé que le cessez-le-feu, déclaré unilatéralement en décembre 1995, resterait en vigueur «pour voir si le gouvernement islamiste tiendra ses promesses au sujet des Kurdes». Le Refah dans l'opposition avait en effet promis de mettre fin à l'état d'urgence, en vigueur dans les régions kurdes depuis 1987, ainsi que plusieurs autres mesures pour améliorer les conditions politiques, économiques et sociales des Kurdes. Pour la première fois, un deputé d