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Libération

La guérilla colombienne reprend sa lutte sanglanteDes dizaines de soldats ont été tués dans les offensives des Farc, ce week-end dans tout le pays.

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publié le 2 septembre 1996 à 22h53

C'est un véritable défi au gouvernement d'Ernesto Samper qu'a lancé ce week-end le plus important mouvement de guérilla de Colombie, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Fondées il y a près de quarante ans par le Parti communiste et fortes de quelque 12.000 hommes, les Farc sont passées à l'offensive dans la nuit de vendredi à samedi. L'affrontement le plus grave s'est produit au poste militaire de Las Delicias (600 km au sud de Bogota). L'attaque, menée par quelque 400 guérilleros, aurait fait une cinquantaine de morts parmi les militaires. Ce n'est qu'aux premières heures de samedi qu'une mission militaire a pu atteindre le sud du pays pour y découvrir «des scènes d'horreur et de mort», selon un porte-parole militaire cité par la radio Caracol de Bogota. Les attaques se sont poursuivies dans une vingtaine de localités ­ y compris à Bogota où les commandos urbains des Farc se sont attaqués à des postes militaires dans les banlieues populaires du sud de la capitale, tuant quatre policiers et un civil. La plupart des opérations ont été lancées contre des postes de police et des édifices publics. Selon le dernier bilan, non définitif, de l'armée colombienne, les affrontements de ce week-end auraient fait 92 morts, 38 disparus et 32 blessés.

Le président Samper a suspendu son déplacement sur la côte septentrionale du pays pour recevoir le ministre de la Défense et les chefs militaires de Bogota, qui ont mis les forces armées en état d'alerte maximum. Selon l